"L'avion présidentiel de Zao Zhen et son escorte avaient décollé de Khartoum au Soudan très tôt. Compte tenu du temps de vol et du décalage horaire qui jouait dans le mauvais sens, le président chinois serait de retour à Pékin en fin de journée. Zoa Zhen était confortablement installé dans le bureau salon de l'avion, en compagnie de Qin Xenzhu.
- Ces quatre jours sont un grand succès ! L'Afrique est une proie de premier choix.
- C'est surtout une proie facile... rectifia le président. Nous pouvons remercier les Occidentaux.
Leurs rivalités, depuis la fin du conflit Est-Ouest, favorisent nos plans.
- L'ouverture d'esprit des Africains à notre égard est étonnante. Au-delà des intérêts personnels, je m'attendais à moins de sincérité. Ils sont vraiment prêts à tourner le dos à l'Occident remarqua le ministre de l'information.
Assis dans de profonds fauteuils, les deux hommes se faisaient face. Ils étaient seuls. Zao Zhen lisait une grande fatigue sur le visage de son ministre. Il savait que ce dernier n'avait presque pas dormi depuis quatre nuits. Mais cela n'était pas dû qu'à son traditionnel zèle. Quelques très jeunes vierges noires pourraient en témoigner...
- Les Africains n'ont définitivement pas apprécié d'être les laissés pour compte du progrès mondial, relégués au rang d'enjeu politique secondaire. Pendant trente ans, à l'époque de la guerre froide et des dernières décolonisations, l'Afrique a été utilisée comme un territoire d'affrontement indirect par les Américains et les Soviétiques. Depuis, ils sont abandonnés par les Européens et méprisés par les Américains.
- Nous agissons donc au bon moment !
- Absolument. Comme toujours, c'est la clef de la victoire.
- Sur le plan médiatique, nous avons atteint nos objectifs. Les Américains doivent être fous de rage... dit Qin Xenzhu avec des accents de jubilation de la voix.
Tout en discutant avec son ministre Zao Zhen parcourait une série de rapports et de notes confidentielles ou secrètes."