Les dessous de la guerre en Irak - Extrait du chapitre 8 (1° partie)

Walter Brenner faisait référence à ce que les services secrets russes, bien implantés dans la région, avaient découvert au début 2002 des intentions secrètes de Saddam Hussein. À cette époque, le FSB, l’ex-KGB, sous l’impulsion du successeur de Boris Eltsine, tentait de remonter toutes les filières du terrorisme islamique et des trafics multiples qui alimentaient sa logistique. C’est presque par hasard qu’ils découvrirent ce que Saddam Hussein préparait. C’était terrifiant ! Et surtout impossible à révéler à l’opinion internationale !
Le régime du dictateur de Bagdad avait réussi entre 1997 et 2001, en dépit de toutes les mesures de sécurité et de l’embargo, à dérober aux Américains et aux Anglais des armes chimiques naturellement interdites, aux Russes des armes nucléaires et aux Chinois des armes bactériologiques redoutables.
- Comment a-t-il pu réussir ces vols ?! s’emporta Walter Brenner.
La scène se passait dans le bureau ovale, le 22 février 2002, à 22 heures 45. John Harper venait d’être prévenu quelques minutes plus tôt par son homologue russe et s’était précipité auprès du président. Au même moment, le russe informait les chinois et les anglais.
- Il a utilisé la corruption et le chantage mais aussi des filières d’endoctrinement fanatique mises sur pied dès la fin de la première guerre du Golfe.
- C’est à peine croyable !
- Il aurait fallu l’achever en 1991, Walter. Nous avons alors laissé un Saddam Hussein blessé, et humilié. C’est ce qui a galvanisé son farouche désir de vengeance. Les milliards de dollars qu’il a détourné des revenus pétroliers et placé sur des comptes à l’étranger ont permis d’assurer le financement et la logistique de l’opération qu’il a baptisé Revanche totale.
- Revanche totale… c'est-à-dire John ? Que prépare-t-il ?
- Selon plusieurs sources convergentes, ses intentions sont maintenant claires : il rêve de bâtir une nation Arabe sur le modèle de l’Irak. Il veut s’imposer comme le numéro un du monde arabe. Il veut aussi faire payer aux Occidentaux, et accessoirement aux Koweïtiens, l’humiliation de 1991.
- Le Koweït ? Que vient-il faire ici ?
- Ce n’est qu’une cerise sur le gâteau de la vengeance de Saddam Hussein…
Le président américain réfléchit quelques instants avant de questionner son secrétaire d’État.
- Que faisons-nous ? demanda Walter Brenner.
- Il faut d’abord avertir le secrétaire général de l’ONU. Avec lui et avec les Chinois, les Anglais et les Russes, nous devons élaborer une stratégie de riposte. Tout cela devra rester absolument secret.
- Je ne vois que deux scénarios indiqua le président américain. Soit Saddam nous rend les armes de son plein gré, soit nous allons les chercher de force !
- Il y a peu de chance pour qu’il coopère.
- Alors il faut préparer une intervention militaire ! Les attentats du 11 septembre nous fournissent un alibi idéal…
- D’autant que nous avons déjà classé l’Irak dans la liste des pays de l’axe du mal…
- Dites-moi John, les Français ne sont pas concernés par ces vols ?

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